Vous écoutez "La valse de la Mayenne"
D'autres noms pour le diato et l'accordéon: |
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Un accordéon est un instrument très simple dans son principe. Il comprend deux boîtes, une boîte droite et une boîte gauche, reliées par un soufflet qui lui permet de respirer, tout comme les poumons permettent à l'accordéoniste de respirer.
La boîte droite est maintenue à peu près fixe, par les courroies d'une part et par le pouce de la main droite qui vient appuyer fermement sur la tranche pour la maintenir. Le soufflet c'est le poumon de l'accordéon: Lorsque la main gauche tire sur le soufflet, il aspire de l'air. Lorsqu'elle pousse sur la boîte elle referme le soufflet qui expire son air. Si la soupape de prise d'air ni aucune touche n'est enfoncée, c'est comme si la bouche et le nez étaient fermés: il ne peut pas respirer.
Chaque boîte contient un véritable réseau de couloirs (comme un labyrinthe) accessibles par les "portes" que sont les clapets. Les clapets sont ouverts directement par les boutons du clavier sur lesquels on appuie. Ils se ferment lorsqu'on relâche le bouton.
Le courant d'air, orienté par un bouton enfoncé, se dirige sur une anche (lame métallique vibrante) et la fait vibrer, ce qui engendre un son.
Une
anche vibre dans la lumière de son châssis.
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Comme dans un harmonica, les anches, sont montées sur un support métallique: le châssis. Sur les diatos il y a un châssis pour seulement une paire d'anches. Chaque châssis comporte deux lumières qui ne sont autres que des ouvertures rectangulaires.
A gauche, un châssis (1) percé de deux lumières rectangulaires. A droite, une anche (2), qui n'est qu'une simple lame métallique, et une languette de cuir (3) qui servira de soupape. |
L'anche est fixée sur le châssis et peut vibrer librement dans sa lumière. La languette de cuir obture l'autre lumière: Ainsi, l'air ne passe que dans un seul sens. De l'autre coté du châssis ce sera exactement l'inverse. |
L'ensemble des châssis est monté sur un support, généralement en bois, que les spécialistes appellent un sommier.
Voilà toute la subtilité mécanique du fameux "poussé-tiré", caractéristique sans doute essentielle du diato: Lorsque vous poussez sur le soufflet (dans le sens de la fermeture) et que vous enfoncez une touche (un bouton) avec un doigt de la main droite, vous ouvrez une porte et l'air passe par un couloir précis, dans un sens précis, et sur une anche précise qui se met en vibration: vous obtenez une note dite "poussée".
Si maintenant, vous tirez sur le soufflet (dans le sens de son ouverture) tout en appuyant sur la même touche, l'air circule dans un sens inverse, fait vibrer une deuxième anche précise, et vous obtenez une note dite "tirée".
Les languettes de cuir (aussi appelées peaux) qui servent de soupapes, empêchent l'air de passer en même temps sur les deux anches (montées sur un même châssis), évitant ainsi les pertes d'air inutiles et néfastes.Ce système du "tiré-poussé", encore appelé système bisonore (= une seule touche produit deux notes) permet surtout à l'accordéon dit "diatonique" de produire (toutes proportions gardées) autant de notes qu'un accordéon chromatique avec deux fois moins de boutons et surtout... deux fois moins d'anches!... et donc d'avoir un poids beaucoup plus réduit.
C'est pareil pour tous les boutons du clavier main droite qui permettent d'obtenir une grande variété de notes (des gammes de notes), comme pour les boutons du clavier main gauche qui permettent d'obtenir des basses et des accords.
Jouer de l'accordéon consiste donc à ouvrir successivement (de la façon la plus adroite et experte possible) les bonnes portes pour que l'air passe sur les bonnes anches... pour qu'elles produisent les bonnes notes de musique au bon moment. Un bon diatoniste n'est donc qu'un expert en ouverture de portes! Mais quel expert...
Vous voulez en savoir plus? C'est ici.
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Il comprend, le plus généralement (pour les petits amateurs que nous sommes), deux rangées de boutons (parfois trois pour les pros qui veulent obtenir tous les 1/2 tons). La main droite joue, sur ce clavier, la mélodie (la succession des notes qui composent la phrase musicale).
Pratiquement tous les airs de musique traditionnelle peuvent se jouer en n'utilisant que les boutons d'une seule rangée. La première rangée produit des notes plus graves que la deuxième rangée. Une partie des notes disponibles est obtenue en poussant et l'autre partie en tirant, d'où le nom de jeu poussé-tiré donné à cette technique qui nécessite une très bonne maîtrise du soufflet. Elle produit une mélodie très rythmée qui caractérise l'accordéon diatonique... et la plupart des danses bretonnes, mais aussi les scottish!
Les deux rangées possèdent cependant beaucoup de notes communes, ce qui permet de jouer la mélodie en empruntant des notes aux deux rangées, ce qui en général, réduit le nombre de coups de soufflets. C'est la technique du jeu croisé, beaucoup plus coulée que la précédente (très utilisée dans la valse par exemple), et qui permet aussi une plus grande vélocité dans la succession des notes. Le jeu croisé permet notamment d'ajouter, entre les notes principales, les fameuses petites notes, rapides et courtes, que sont les ornementations, que j'appelle familièrement les fioritures.
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Il comprend deux rangées de 4 boutons (parfois deux rangées de 6 et... très exceptionnellement trois rangées de 6). Sur ce clavier, la main gauche joue l'accompagnement de la mélodie. Ces huit boutons permettent de jouer successivement... six basses et six accords. Ah bon! et pourquoi pas huit basses et huit accords puisqu'il y a huit boutons? Parce que, comme sur le clavier droit, il y a des notes communes (les basses et les accords de Sol et de Fa) qui sont jouables par des boutons différents (cf. tableau un peu plus loin).
Le clavier main gauche sert à harmoniser le morceau (la mélodie) que l'on joue à la main droite, et aussi à le rythmer.
Voici à quoi correspondent les différents boutons d'un accordéon diato sol/do, 2 rangées 8 basses, tel que celui qui est représenté en haut de cette page:
ATTENTION:
Cette représentation de clavier est tout à fait inédite.
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Je ne connais aucun auteur qui ait "osé" une telle représentation. Pourtant c'est, à mon sens, celle qui correspond le mieux à la réalité: Car lorsque vous tenez votre accordéon entre les bras, très honnêtement, que faites-vous pour repérer les positions des touches?
-- soit vous repérez les boutons en regardant par dessus l'instrument, et le clavier main droite est bien à droite, le clavier main gauche est bien à gauche, le haut est en haut et le bas en bas, comme en toute logique, et comme sur cette représentation;
-- soit vous connaissez vos claviers par cur et, lorsque vous imaginez mentalement la position des boutons, vous imaginez bien également le clavier main droite à droite, celui de gauche à gauche, le haut en haut et le bas en bas tel que représenté ici, comme si vous lisiez les numéros des boutons par transparence, vus de là où vous êtes bien réellement c'est-à dire derrière le diato que vous essayez de maîtriser.
Comparons avec les autres représentations:
Sur le schéma d'accordéon vu de face (système classique, ci-dessus à gauche), le clavier main gauche est représenté à droite et vice versa. Une telle vision est la vision d'un observateur devant vous, c'est-à-dire la vision de quelqu'un qui vous regarde et qui voit votre diato.......... mais cela ne peut pas être votre vision à vous qui êtes DERRIÈRE votre diato ! ! !
Prenons maintenant le schéma de droite (système Corgeron-Heim) représentant l'accordéon vu par celui qui joue et qui se penche pour voir les boutons par dessus son diato: La gauche est bien représentée à gauche et la droite, à droite, ce qui est -- jusque là -- réaliste. Mais alors, pourquoi diable avoir représenté le haut en bas et vice versa. Cette représentation ne peut donc être utile que pour un accordéoniste cosmonaute qui serait en apesanteur dans son vaisseau spatial et qui pourrait alors, avoir les genoux en haut et le menton en bas, lequel bas représenterait le haut de l'accordéon.... Sophistiqué hein? Mais quelle utilité pour les diatonistes qui essaient d'avoir les pieds sur terre?
Dans la représentation de gauche il faut opérer (dans sa tête) un changement de latéralisation. Dans la représentation de droite il faut carrément se contorsionner les méninges pour imaginer où se trouve réellement le bouton 5' ou la basse F (et bien sûr tous les autres boutons).
Bien sûr, je sais bien que les auteurs qui ont proposé ces schémas de claviers ne seront pas d'accord. Ne seront pas d'accord non plus ceux qui ont déjà enregistré les schémas précédents car, adopter celui-ci obligerait à réapprendre et ils trouveront plus confortable de continuer dans le déjà connu.
Mais je m'adresse aux nouveaux, à vous qui, en ce moment, êtes en train de découvrir l'accordéon diatonique. Prenez la peine de comparer les trois versions et, en connaissance de cause, vous adopterez... celle que vous voulez.
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Attention: les touches 1 et 1' ont parfois des configurations différentes suivant les constructeurs.
Dans les écoles d'apprentissage, le standard est maintenant la tonalité de Sol/Do. C'est ce clavier qui est représenté ci-dessus.
Clavier droit
Remarquez que le bouton 3 poussé (rangée extérieure) est un Sol et que le bouton 3' poussé (rangée intérieure) est un Do. C'est ainsi que vous reconnaîtrez la tonalité de votre diato.
Ces mêmes boutons poussés seraient Do et Fa pour un diato en tonalité Do/Fa. Ils seraient La et Ré pour un diato en tonalité La/Ré, etc... (voir ci-dessous).
Clavier gauche
Les basses et les accords sont notés suivant le système universel:
A = La; C = Do; D = Ré; E = Mi; F = Fa; G = Sol.Les basses sont en Majuscule. Les accords sont en minuscule.
Pour en savoir plus sur la disposition des notes sur le clavier:Pourquoi la disposition des notes est-elle irrégulière au fur et à mesure que l'on descend le clavier (= que l'on monte la gamme) ?
Y aurait-il une (ou des) règles logiques?Le préalable:
D'abord, il ne faut pas perdre de vue que les premiers accordéons, qui étaient diatoniques, n'avaient qu'un seul rang de boutons. Un bouton permet d'obtenir deux notes, l'une en tirant, l'autre en poussant. Avant de décider de la répartition des notes il a bien fallu établir quelques principes. Les principes sont arbitraires au départ, mais une fois choisis, leur application se fait suivant la logique adoptée.
Les principes:
Principe 1 - Toute la gamme diatonique doit pouvoir se jouer sur le rang unique et sur deux octaves.
Principe 2 - La gamme diatonique de Do Majeur comporte 7 notes: Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si. On en mettra 3 en poussé et 4 en tiré.
Principe 3 - On choisit Do, Mi, Sol en poussé parce que ces notes permettent d'obtenir l'accord parfait de Do. On répétera cette séquence sur les boutons suivants et on mettra, tout-à-fait logiquement, la basse de Do et son accord main gauche sur le même sens de soufflet.
Les notes restantes Ré, Fa, La et Si sont positionnées sur les 4 premiers boutons en tiré. Ils sont répétés sur les boutons suivants.Conséquence 1: le premier bouton (devenu aujourd'hui le troisième: voir plus loin) sera doté des notes Do et Ré, le second de Mi et Fa, le troisième de Sol et La. Le quatrième hérite de Si en tiré, la dernière note de la gamme... et du Do de l'octave suivante en poussé. En continuant, le cinquième reçoit donc Mi et Ré, le sixième Sol et Fa, le septième Do et La, le huitième Mi ( de la troisième octave) et Si (de la deuxième octave).
Conséquence 2: C'est l'application de ce principe qui conduit au décalage de plus en plus grand des notes de la gamme. Si nous avions une troisième octave complète, le décalage serait tel que les notes ne seraient plus techniquement jouables!!!
Conséquence 3: En poussé, toutes les notes de la rangée de Do pourront être harmonisées avec un accord de Do (c) joué à la main gauche.
Conséquence 4: Les notes Ré Fa La en tiré fournissent l'accord de Ré mineur... que l'on ne reproduira pas au clavier gauche sur le même sens de soufflet. On lui préférera l'accord de Ré Majeur qui prendra donc sa place!
Principe 4 - Lorsque l'on a adopté une deuxième rangée, on a jugé que c'est la gamme de Sol Majeur qui serait la plus utile. On a construit cette gamme suivant le mode de Do, avec les mêmes intervalles entre les notes. Puis on a appliqué à la rangée de Sol les mêmes principes qu'à la rangée de Do et on l'a mise au premier rang. Ce qui a donné:
Conséquence 5: Les notes Sol Si Ré en poussé fournissent l'accord de Sol Majeur que l'on reproduira au clavier gauche sur le même sens de soufflet. Les notes La Do Mi en tiré fournissent l'accord de La mineur que l'on reproduira au clavier gauche sur le même sens de soufflet.Conséquence 6: En poussé, toutes les notes de la rangée de Sol pourront être harmonisées avec un accord de Sol (g) joué à la main gauche.
On ajoutera enfin à la main gauche les accords de Fa Majeur et de Mi Majeur.
Au clavier droit, deux boutons supplémentaires sont venus se greffer en début des deux rangées, avant le Sol et le Do, pour des raisons dont je n'ai pas d'explication. Toujours est-il qu'aujourd'hui, le troisième bouton poussé de la première rangée donne la tonique de la gamme de Sol Majeur et que le troisième bouton poussé de la deuxième rangée donne la tonique de la gamme de Do Majeur.
Sur les claviers de tonalités différentes, tout ceci est décalé par transposition (voir ci-dessous).
Toutes explications complémentaires ou contradictoires seraient les bienvenues.
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On appelle registre un mécanisme qui permet d'ouvrir ou fermer des séries de portes. Quelles portes? Celles qui permettent à l'air du soufflet de passer ou non sur une série d'anches, et qui permettent ou interdisent à cette série d'anches de vibrer.
Il s'agit d'une simple réglette plate, en bois, alu ou autre matériau, percée de trous, et placée entre la table d'harmonie et le sommier.
Une tirette ou un levier adapté permet de faire glisser la réglette dans deux positions. Dans une position, elle occulte les trous du sommier correspondant à une voix et neutralise donc l'ensemble des anches correspondant à cette voix. Dans la deuxième position elle ouvre au contraire l'accès de l'air à ces anches.
Les commandes peuvent être situées au dessus des caisses droite ou gauche ou les deux. Elles ont alors la forme de champignons et se manoeuvrent verticalement.
Elles ont parfois la forme de petits leviers placés derrière les claviers et sont manoeuvrables pendant que l'on joue. D'autres fois encore, il s'agit de boutons enfonçables par pression, et placés contre la caisse, près des claviers. De nombreux systèmes existent mais ont le même effet.
Les registres main droite occultent ou mettent en service les voix disponibles: de 2 à 4
Rappelons d'abord qu'une voix est 1 note simple émise par une anche unique qui vibre, actionnée par un bouton. Deux voix: c'est 1 note composée émise par 2 anches qui vibrent simultanément (et actionnées par un seul bouton). Trois voix: c'est 1 note composée émise par 3 anches qui vibrent simultanément (et actionnées par un seul bouton). Etc...Suivant les configurations propres à chaque modèle, on peut mettre en service:
--> 1 voix flûte seule (ou voix médium)
--> 1 voix basson ( à l'octave inférieure)
--> 1 voix piccolo (à l'octave supérieure)
--> une combinaison flûte + basson appelée registre bandonéon
--> 2 voix flûte dont une est légèrement décalée pour obtenir un vibrato
--> toutes les voix ensemble que l'on qualifie de "plein jeu"
On pourrait multiplier les combinaisons.....A la main gauche: Le registre le plus courant est celui qui permet de supprimer ou d'actionner les tierces des accords. Mais on peut également trouver des registres pour actionner ou supprimer les basses profondes (2 octaves en-dessous de la voix "normale"). D'autres registres peuvent exister pour permettre d'autres sélections de voix, mais c'est plus exceptionnel et... surtout c'est gadget.
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La sonorité d'un diato dépend de nombreux facteurs. Notons tout d'abord que l'effet d'un facteur isolé est très difficile à apprécier, d'une part parce que l'appréciation de la sonorité est subjective et dépend de l'oreille de chacun; et d'autre part parce que la sonorité est un tout et que la modification d'un seul facteur risque d'influer sur un autre. Pas simple donc...
Le réglage des musiques : Le type d'accordage choisi (Sec, Swing, Musette, etc...) est un des éléments majeurs qui vont influer sur la sonorité. Il va changer le rendu sonore en donnant plus ou moins de vibrato aux voix flûtes. Il va également jouer sur la puissance sonore qui va augmenter au fur et à mesure que l'on va vers un vibrato important. Voir l'accordage pour plus de détails.
Le réglage de la position des lames sur la lumière de leur plaquette (= chassis) va jouer sur la vitesse de réponse au démarrage de la vibration (lorsqu'on appuie sur une touche) ainsi que sur la puissance. Mais l'incidence sur la sonorité sera faible.
La nature des matériaux de la caisse, des sommiers, de la table d'harmonie : Les vibrations sonores produites par les anches suivent un parcours précis avant d'atteindre nos oreilles. Une partie du son est transmis par l'écoulement de l'air produit par le soufflet. C'est ce qui donne cette sensation que les notes tirées sont légèrement moins puissantes que les notes poussées, les premières allant vers l'intérieur du soufflet tandis que les secondes sont expulsées.
Mais une grande part du son passe par un chemin "rigide": plaquettes, sommier, table d'harmonie, soupapes (= clapets) et grille de sortie, avant de se retouver dans l'air ambiant. Sa transmission sera donc dépendante de la rigidité de ces différents supports, de leur fréquence de vibration propre, et de la façon dont les différents supports sont liés. Ainsi, les bois durs comme le pommier, le poirier et les fruitiers en général, transmettent mieux le son, sans trop le déformer, que les bois tendres.
Le corps des sommiers est souvent en bois tendre, dans lequel il sera plus facile de creuser les logettes (= chambres sonores) pour les plaquettes. Parfois plusieurs bois collés sont utilisés: tendre (sapin, pin) pour le corps du sommier, plus dur (chêne, hêtre) pour le talon (= tapette) en contact avec la table.
La table d'harmonie doit répondre à la fois à une bonne transmission sonore tout en gardant ses qualités dimensionnelles dans le temps (elle ne doit pas gauchir).
Les pièces en bois permettent de produire un son plus vivant, plus rond et plus chaleureux. Mais le bois est parfois remplacé par du métal ou des matériaux composites pour leurs qualités dimensionnelles et une bonne conductivité sonore: plastique rigide moulé (caisses, sommiers), aluminium ou alliage ( table d'harmonie).
Enfin, les qualités de la grille de sortie (bois, métal, voile d'habillage, etc) vont agir sur le son.
Les rapports de volumes vide / plein ont une très grande importance dans le rendu sonore. Le son ne se transmet pas de la même façon dans une pièce réduite que dans une pièce de grandes dimensions, à cause notamment des réverbérations (renvois) du son par les parois et aussi de l'absorption de certaines fréquences par le volume d'air présent et la nature des matériaux présents. Nous avons tous expérimenté la différence du son qu'a notre voix dans une pièce vide ou dans une pièce meublée.
Il faut rechercher un encombrement minimum des caisses. Or, plus un diato a de voix et de registres, plus il aura de sommiers qui vont occuper l'espace. De même un trois rangs nécessitera plus de sommiers qu'un deux rangs. Pour compenser (partiellement seulement) on augmente les dimensions des caisses. C'est une donnée importante à prendre en compte lors du choix d'un diato. C'est aussi l'importance de ce rapport vide / plein qui pousse les luthiers à rechercher l'amélioration de la sonorité par l'aménagement de boites de résonance à l'intérieur même des caisses.
L'écoulement de l'air doit être facilité par une bonne ouverture des clapets (ou soupapes) actionnées par l'enfoncement des boutons. Ce paramètre dépend du système de transmission (leviers) boutons-soupapes et de course bouton-butée sur le clavier.
La qualité des musiques : La dureté du métal dont sont faites les anches, la précision de l'usinage, le mode de fixation de la lame sur la plaquette, la nature de la plaquette elle-même, ont une part d'influence sur le rendu sonore. Cependant cette part reste moins importante que celle des points précédents.
Divers autres paramètres peuvent être pris en compte mais ne prennent qu'une part minime dans la sonorité : La nature des peaux, le mode de fixation des plaquettes sur les sommiers (clouage ou cirage).
Remarque importante:
Lorsque vous essayez un diato, rappelez-vous que le rendu sonore dépend des caractéristiques de l'endroit où vous faites l'essai. Votre diato ne sonnera évidemment pas pareil selon que vous êtes dans une petite pièce fermée, dans une vaste salle ou... à Saint Chartier, sur le stand extérieur du luthier ! ! !
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Choisir son diato n'est pas chose aisée, surtout s'il s'agit de son premier. Avant toute chose il y a une foule de questions à se poser et autant de réponses à établir.
Combien de rangées?
Il existe des diatos à une rangée à la main droite et 8 basses + 8 accords à la main gauche. En raccourci on les appelle "1 rang 8 basses". Évidemment leurs possibilités sont plus limitées, car sun seul rang on ne peut jouer qu'en poussé-tiré; mais ils conviennent bien pour un enfant débutant, surtout à cause de leur légèreté.
Rappelez-vous que l'accordéon cajun type est à un seul rang, mais il dispose de plusieurs registres (combinaisons de voix).
Le diato le plus répandu est à deux rangées MD et 8 basses + 8 accords MG. On l'appelle "2 rangs 8 basses". Il permet de jouer tous les morceaux de la gamme diatonique et certains morceaux comportant un sol#, un Sib, un Mib et un Do#. Cependant ces 4 notes altérées sont placées sur les boutons 1 et 1', difficilement accessibles lorsque le reste de la mélodie se joue sur la partie basse du clavier. (Cette configuration est à vérifier car elle peut varier suivant les marques).
Notez en outre, que votre luthier pourra placer ces deux boutons en "troisième rang" au milieu du clavier.Le diato à trois rangées (voir ci-dessus) possède toutes les notes de la gamme chromatique: Ses deux premiers rangs sont identiques au "deux rangs" précédent (parfois avec une touche supplémentaire par rangée). Le troisième rang comporte toutes les notes altérées et quelques notes des deux premiers rangs sur un autre sens du soufflet (généralement Sol tiré et/ou La poussé).
Citons encore le diato à "2 rangs 1/2 - 8 basses" qui possède les altérations (en principe) les plus utilisées sur la demi rangée supplémentaire.
Enfin , il existe des diatos à 3 rangs MD et 12 à 18 basses MG. Mais là on sort du domaine des petits amateurs... ;-)
Le choix du nombre de rangées ne sera pas le même pour le débutant que pour l'amateur éclairé. Un deux rangs 8 basses suffira longtemps au débutant, surtout s'il choisit une sonorité qui convient bien à son oreille. L'amateur éclairé aura ses propres critères pour choisir le type qui répondra au mieux à ses ambitions.
Bien-entendu le prix est un autre critère de choix et il varie en fonction du nombre de boutons présents sur le diato.
Quelle tonalité?
La tonalité définit la hauteur générale des sons produits par le diato, de la même manière que la voix humaine, en fonction de sa hauteur, se verra qualifier de basse, baryton, ténor,alto ou soprano.
Pour tester la tonalité d'un diato il suffit, en principe, de jouer le troisième bouton poussé de chaque rangée: Un diato en Sol/Do produira un Sol sur le bouton 3 poussé et un Do sur le bouton 3' poussé.
Le diato le plus répandu est en tonalité Sol/Do soit G/C en notation internationale. La première rangée produit les notes de la gamme de Sol majeur. La deuxième rangée produit les notes de la gamme de Do majeur.
La tonalité La/Ré (A/D) est située un ton au-dessus du précédent. Il convient pour accompagner des voix graves féminines ou des voix aiguës masculines. Il est également assez répandu.
Un demi ton au-dessus on trouve la tonalité Sib/Mib (Bb/Eb) qui est intéressante si on doit jouer avec une bombarde ou un autre instrument en Sib.
Encore un ton plus haut, viennent la tonalité de Do/Fa (C/F) et enfin Ré/Sol (D/G).
Pour être complet, voici les tonalités les plus utilisées dans quelques autres pays:
Allemagne Do/Fa (C/F) Sib/ Mib (Bb/Eb) Belgique Sol/Do (G/C) Do/Fa (C/F) Brésil Do/Fa (C/F) Espagne Sol/Do (G/C) Irlande Si/Do (B/C) Do#/Ré (C#/D) Portugal Do/Fa/Sol (C/F/G) Suisse Do/Fa (C/F) Sib/ Mib (Bb/Eb)
Le choix de la tonalité dépend
1 - de votre oreille et de votre propre goût d'abord
2 - des habitudes de votre milieu
3 - des instruments avec lesquels vous envisager de jouer
4 - de la voix des chanteurs que vous souhaitez accompagner.Notez bien que le doigté que vous trouverez sur les tablatures restera le même quelle que soit la tonalité choisie. Seule, la hauteur du son changera.
Combien de voix?
Quand, à propos de diato, on parle de voix on ne parle pas de celle que Jeanne entendait en gardant ses moutons, mais de celles que l'on entend sur l'accordéon. Mais c'est quoi, au juste, une voix?
Lorsqu'en appuyant sur un bouton, une seule anche vibre, produisant un son pur, nous avons une seule voix, comme la seule voix d'un homme ou celle d'une femme qui chante.
Si, en appuyant toujours sur un seul bouton, l'air passe sur deux anches, nous obtenons deux sons superposés et simultanés que l'on perçoit d'autant plus distinctement qu'ils sont à des octaves différentes. Nous avons ainsi deux voix simultanées sur le diato, comme dans le chant en duo.
On peut multiplier les voix pour obtenir ce que l'on appelle une polyphonie. Cependant, sur un diato, le nombre de voix simultanées ne dépasse pas trois.
Sur le diato le plus simple, il n'y a qu'une seule voix disponible: la voix dite voix flûte (ou voix médium). Lorsqu'on lui associe une voix à l'octave au-dessus (voix aiguë), cette deuxième voix s'appelle la voix piccolo. Lorsqu'on lui associe une voix à l'octave en-dessous (voix grave), elle s'appelle la voix basson. Ainsi un diato doté de trois voix possède souvent la voix flûte, la voix piccolo et la voix basson.
Des registres, matérialisés par des tirettes au-dessus des caissons (ou par des boutons enfonçables devant ou derrière les claviers) permettent d'utiliser une voix seule, ou bien d'obtenir des combinaisons de voix.
Ici encore ce sera à votre oreille de choisir.
Accordées comment?
Les voix peuvent être accordées "juste", au diapason, ou être très légèrement décalées. Décalées elles produisent un vibrato (une oscillation).
Un vibrato important caractérise l'accord "musette". Au contraire, un accord "sec" caractérise un décalage quasi inexistant. Entre les deux on trouve un accord "swing" et "demi- swing"
Le type d'accord ne dépend que de votre propre goût, de votre propre oreille, qui, elle-même, a été formée en profondeur au type de musique qui a votre préférence. Si votre répertoire est plutôt musette, il ne faut pas faire accorder votre diato "sec". Et réciproquement si votre musique préférée est le jazz.
Le meilleur conseil que je puisse donner en la matière est d'écouter le son produit par plusieurs accordéons accordés différemment afin de déterminer le type d'accord qui vous convient le mieux.
Pour accorder une anche, l'accordeur modifie légèrement la fréquence de vibration de la lame en la grattant avec une lime spéciale pour enlever un peu de métal. Si on enlève du métal à la base (près de la fixation), le son devient plus grave (la fréquence baisse). Si on lime vers l'extrémité libre, la fréquence augmente et le son devient plus aigu.
Attention: L'accord est une affaire de spécialiste; je ne vous conseille pas d'essayer vous-même. Même les meilleurs accordéonistes font accorder leur instrument chez un luthier.
Plus de détails sur l'accordage
Et le look?
Voilà sans doute une question qui a dû se poser de prime abord, même inconsciemment !!!, et que j'ai volontairement mise à la fin.
C'est à vous de voir si vous voulez jouer du diato ou ... paraître jouer du diato! Car le look ne va jouer ni sur la tonalité, ni sur les possibilités diatoniques ou chromatiques, ni sur l'accord, ni.... sur la capacité du diatoniste à montrer son savoir-faire ou à transmettre une émotion. A quoi vous servirait effectivement un "beau" diato duquel vous ne sauriez tirer que quelques banalités?
La question du look est donc hyper secondaire, d'autant qu'il a aussi son coût... C'est pourquoi, si vous avez sérieusement analysé et pris en compte les questions précédentes, je laisse la réponse à la question du look à l'appréciation de chacun.
Choisissez
un chiffre. Multipliez par un nombre aléatoire:
Retirez
l'âge du capitaine! Et voilà...