L'accordéon Diato des amateurs

 

Apprendre à apprendre

On apprend avec son cerveau

Mémoriser
Les doués et les nuls
Une seule chose à la fois
Vitesse ou régularité?
Difficile? Ralentir!
Comment s 'entraîner ?
Tablates ou pas ?
Restons modestes

 

Lorsque j'étais lycéen je me demandais souvent quelle stratégie adopter pour apprendre ce qui me serait le plus utile dans la vie. Car on ne me proposait jamais que des "packs" tout prêts : les fameux programmes scolaires.

Il fallait tout prendre ou rien du tout. Dans ce dernier cas on changeait d'école pour trouver ailleurs d'autres "packs", différents sans doute, mais tout aussi rigides; ou bien on quittait l'école pour la vie active. Il fallait donc ingurgiter ces "packs", c'est-à-dire faire de l'ensilage. Je n'ai aucun souvenir qu'un quelconque prof m'ait proposé d'apprendre à apprendre.

Apprendre à apprendre c'est éviter d'encombrer sa mémoire avec tout ce qui ne servira pas. Les livres, les bibliothèques, et maintenant les banques de données et les ordinateurs sont là pour ça.

Apprendre à apprendre c'est comprendre comment on peut acquérir le savoir dont on a besoin, à un moment donné, comment on peut trouver une information.

Apprendre à apprendre ce n'est pas seulement savoir des choses; c'est aussi et surtout connaître le pourquoi et le comment de ces choses.

Apprendre à apprendre c'est d'abord comprendre les mécanismes de l'apprentissage, les mécanismes de la mémorisation, puis comment on peut efficacement utiliser ce que l'on vient d'apprendre.

 

1 - On apprend avec son cerveau

 

Bibliographie

Sachez d'abord que ce dont je vais vous entretenir dans cette page n'est pas issu spontanémént de mon seul cerveau. Ce que l'on sait est toujours le résultat d'une construction. Ce qui va suivre a largement été inspiré par mes lectures sur ce sujet qui me passionne autant que le diato.

Pour ceux qui souhaiteront appronfondir, voici donc quelques ouvrages auxquels je vous invite à vous référer.

 

Titre
Auteur
Editeur

L'émergence de la conscience

Derek DENTON

Flammarion, Champs

Biologie de la conscience

Gerald M. EDELMAN

Odile Jacob

A toi qui n'est pas encore né(e)

Albert Jacquard

Calman-Lévy

Ce qui nous fait penser

J P CHANGEUX
P RICOEUR

Odile Jacob

Le cerveau et la pensée

Collectif

Sciences humaines

Cerveau et pensée

JJ FELDMEYER

Géorg, la conquête des neurosciences

L'école des chimpanzés

Roger FOUTS

JC Lattès

L'Homme neuronal

Jean Pierre CHANGEUX

Fayard

Essences de vie

Anicet LE MARRE

Non édité

 

Les doigts jouent....

 

Il faut bien distinguer deux choses:

Ce sont nos doigts qui jouent sur les claviers de nos diatos. Pour bien jouer ils doivent acquérir une certaine dextérité, qui se traduit par la capacité de se déplacer et d'enfoncer les bonnes touches, exactement au bon moment.
C'est aussi notre bras gauche qui s'occupe des poussés et des tirés. La précision de son action est tout aussi nécessaire à la bonne exécution d'un morceau.

Ici intervient, bien évidemment, une notion de musculature des doigts, et notamment de l'annulaire et du petit doigt, jusque là plus habitués à accompagner les maîtres doigts que sont l'index et le majeur, qu'à exécuter une action par eux-mêmes. Pourtant, dans le jeu du diato, tous les doigts ont la même importance. Il en va de même pour la précision de l'action du bras gauche sur le soufflet.

Il convient donc, lors de l'apprentissage, d'accorder une importance égale à la musculation de chacun de ces "instruments".

Cependant, l'essentiel de l'apprentissage se passe ailleurs. Car les muscles des bras ou des doigts ne sont que des exécutants. Les ordres d'exécution viennent du cerveau.

 

... par automa-
tismes...

 

Les gens qui manient bien la langue française sont ceux qui ont bien assimilé les automatismes de la grammaire et de la sémantique (= le sens des mots et des phrases).
Les meilleurs conducteurs sont ceux qui ont bien assimilé les automatismes de la conduite.
Les meilleurs chirurgiens sont ceux qui pratiquent les mêmes gestes opératoires depuis des années.
Les spécialistes et les experts sont tous des gens qui ont acquis, par une répétition des actes de leur métier, une connaissance quasi infaillible de leur spécialité.

De même, les bons diatonistes (et autres musiciens) sont ceux qui ont acquis, par une longue et patiente pratique, des gestes élémentaires automatiques qu'ils sont capables d'agencer pour faire des phrases musicales, tout comme les experts de la langue française...

Les uns comme les autres ont acquis des automatismes.

 

... le programme que le cerveau a enregistré !

 

Tous ces automatismes se construisent... dans le cerveau. Chaque fois que nous apprenons un geste élémentaire, de nouvelles connexions neuronales s'établissent pour matérialiser un chemin d'exécution.

Si le chemin d'exécution n'est emprunté que peu souvent, il aura tendance à s'effacer. Si, au contraire il est emprunté souvent (par la pratique répétitive) il va s'engrammer (= se graver) comme les chemins de randonnée qui, après moult passages deviennent des sentiers battus qu'il n'y a plus qu'à suivre sans réflexion pour arriver au but. C'est là tout le principe du processus de mémorisation.

Dès lors que l'on s'engage sur le début du chemin, le cerveau n'a plus alors besoin de réfléchir pour aller d'un bout du chemin à l'autre. Les ordres d'exécution du doigté, sont transmis aux doigts (et à la main gauche pour le sens du soufflet) comme le serait un programme informatique. Les gestes deviennent automatiques.

Mais écartez-vous du sentier battu, en commençant par le mauvais doigt par exemple, ou en vous écartant du doigté initialement appris et c'est le plantage assuré!

 

2 - Comprendre ce n'est pas mémoriser

 

Les airs peu pratiqués s'effacent progressi-
vement de la mémoire....

 

Pour réussir à jouer une phrase musicale, il faut d'abord la comprendre:

- comprendre la suite des touches à utiliser,
- comprendre la succession des sens du soufflet,
- comprendre le rythme pour jouer chaque note à sa bonne durée.

Cette phase de compréhension fait intervenir une zone particulière du cerveau.

Mais ce n'est pas pour autant que nous pouvons exécuter correctement la phrase musicale. Il va falloir jouer la phrase de multiples fois pour qu'enfin elle s'engramme dans une autre zone du cerveau que nous appellerons la bibliothèque des choses mémorisées.

Si la phase de compréhension est relativement rapide, la phase de mémorisation, elle, peut s'avérer longue et pénible. Nous croyons souvent que "cette fois ça y est". Mais lorsque nous reprenons le morceau le lendemain, tout semble à recommencer!

En fait, tout n'est pas à recommencer: Car la mémorisation a déjà commencé à tracer le chemin. Mais le nombre de passages sur le chemin est encore insuffisant pour qu'on le distingue nettement. Il va encore falloir "repasser la leçon" pour que le chemin finisse par devenir sentier battu. Il ne faut surtout pas se décourager: chaque répétition contribue à marquer le chemin. Mais ce n'est souvent que bien après qu'on s'en aperçoit.

Et n'oubliez pas: La nature reprend très vite ses droits pour effacer un chemin que l'on ne pratique pas suffisamment souvent ..

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3 - Y a t-il des doués et des nuls?

 

Questions fréquentes:

Les jeunes apprennent plus vite...

J'ai passé la cinquantaine. Dois-je me lancer?

 

Plus on est jeune, plus on a de neurones. Nous naissons avec un stock de plus de dix milliards de ces cellules nerveuses. Fait encore plus impressionnant: chaque neurone peut établir avec d'autres neurones d'innombrables connexions nommées synapses. La seule "matière grise" de notre cerveau contient environ un million de milliards de connexions. Tout le réseau nerveux de notre corps en est tissé.

Les neurones disparaissent progressivement avec l'âge. Cependant, ce ne sont pas les neurones en eux-mêmes qui font la mémoire mais leurs inter-connexions. Les neurones qui disparaissent sont ceux qui restent sans connexions avec les autres. Les neurones restants peuvent toujours établir entre eux des milliards de nouvelles connexions. Ces inter-connexions dessinent les "chemins de la mémoire". Pour plus de détails, voyez la page consacrée à la mémoire et à la mémorisation.

Plus on est jeune, moins on sait de choses, et donc, moins le cerveau est encombré. (Ben oui: l'expérience c'est très bien, mais.... elle encombre)! Un cerveau jeune a donc plus de neurones disponibles et surtout, moins de connexions déjà établies. C'est cet état d'encombrement qui fait toute la différence entre un cerveau de jeune et un cerveau de "vieux". Mais je rassure les "vieux" (de mon espèce) car:

    1. Nous ne parviendrons jamais à saturer l'immensité des ressources qui restent disponibles....
    2. L'expérience acquise est utile et elle avantage ceux qui en ont.

Le moindre encombrement du cerveau jeune ne présage pas pour autant d'une plus grande facilité à apprendre, que ce soit la musique ou autre chose! La capacité d'apprendre est liée

    1. au milieu dans lequel on grandit, et pas seulement le milieu familial. Ce milieu prépare le terrain, parfois par des chemins contraires: immersion dans une culture musicale ou frustration de cette culture (les petits copains nous parlent parfois de choses et d'expériences qui nous sont inaccessibles ... Alors, si l'occasion se présente un jour, on peut être amené à prendre une revanche. J'en parle en connaissance de cause!). Dans ce cadre, les meneurs et les idoles du moment jouent un rôle majeur. Or l'influence de ces meneurs et de ces idoles échappe complètement aux parents et éducateurs. Ce qui explique que certains arrivent à faire des choses pour lesquelles ils n'étaient pas, à première vue, "programmés".
    2. à la motivation personnelle de l'intéressé(e), à son tempérament, à sa volonté d'y arriver, etc...
    3. à la gratification ressentie lors des premiers essais (encouragements reçus).
    4. aux engagements que se donnent les apprenants vis à vis de leurs voisins sociaux (promesses de réussite...)

Quant aux adultes d'un certain âge, leur appréhension à se lancer dans l'apprentissage est forgée par cette idée tenace que "les vieux sont moins doués que les jeunes".

C'est un fait indéniable que des progrès en tous genres sont faits en l'espace d'une génération. Nous nous sommes habitués à une technologie que nos parents connaissaient à peine. Puis nos propres enfants sont nés avec un environnement d'ordinateurs, de moyens de communication, et d'autres technologies (pas toutes glorieuses cependant!) qui leur enlève toute appréhension vis à vis de ces technologies. Ils se débrouillent donc forcément mieux que nous, avec ces technologies nouvelles.

Mais ils ne naissent pas plus intelligents pour autant, ni plus doués que leurs parents. Leurs propres enfants seront, à leur tour, plus adaptés qu'eux au "progrés" qui aura continué son chemin.

Ni l'intelligence, ni le don n'existent de façon innée. Les deux s'acquièrent, avec plus ou moins de facilité suivant les individus, suivant le travail fourni et suivant les conditions de milieu.

 

 

Autres questions:

Certains sont doués pour la musique...

Quand on n'est pas doué c'est pas la peine...

Oui, mais lui, c'est pas pareil: lui il est doué...

 

Chacun pourra constater, en effet, que nous ne sommes pas tous égaux devant la capacité à mémoriser un air ou un doigté. Et nous n'avons pas tous la même dextérité pour papilloner sur les boutons. Alors nous avons facilement tendance à le traduire en disant que " certains sont plus doués que d'autres ".

Il est bien évident qu'un apprenti diatoniste de 10 ans et un autre de 60 ans n'auront ni le même cerveau (donc pas le même état d'esprit), ni la même agilité des doigts, variable suivant les métiers exercés. Mais bien malin serait celui qui pourrait prédire lequel des deux sera le plus avancé au bout de quelques années de pratique! Ca dépend de tellement de facteurs déjà énoncés plus haut...

Pourtant on évoque facilement le don. Les uns s'en servent pour justifier les difficultés légitimes qu'ils éprouvent, prétextant que les autres ont reçu des dons mais pas eux. Les autres clament haut et fort que les dons ça existe bel et bien, protégeant ainsi leurs avantages de leur position dominante, en insinuant que de toutes façons, sans don on peut, au mieux, aligner des notes mais certainement pas faire de la Musique.

La réalité est pourtant bien différente. Ce sont les conditions de milieu qui font véritablement ce que nous sommes, et pas seulement en matière de musique. Ceux qui apprennent le plus facilement sont ceux qui ont déjà été habitués à certaines notions de base. Par exemple, les danseurs et les chanteurs auront plus de facilités pour apprendre le rythme, parce que cela fait déjà partie de leurs réflexes qu'ils ont acquis par la pratique.

Fort heureusement, l'accordéon diatonique est un instrument à la fois populaire et convivial, qui ne nécessite pas de connaître la musique savante pour être appréhendé. C'est un instrument gratifiant qui, très vite, procure le plaisir de jouer, que ce soit pour accompagner le chant ou la danse, ou pour partager simplement de la musique..

Il est accessible même à ceux qui n'auraient pas reçu "la grâce divine". Et c'est tant mieux! N'en déplaise à quelques "ayatollahs" du diato.

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4 - Notre cerveau ne peut faire qu'une seule chose consciente à la fois

 

Séparer les étapes de l'apprentissage

 

Afin d'apprendre avec le maximum d'efficacité il convient se séparer les différentes étapes. Bien sûr, il faudra au final rendre ces étapes compatibles et homogènes pour obtenir un tout cohérent.

Si vous n'êtes pas convaincu que le cerveau ne peut (que difficilement) faire deux choses conscientes à la fois, observez-vous lorsque vous apprenez un nouveau morceau: Lorsque votre main droite est au point vous essayez, naturellement, d'y mettre la main gauche. Et là! Patatras.... la main droite ne sait plus ! ! !. Réessayez la main droite seule et vous vous apercevez qu'elle retrouve ses facultés....

Voici comment j'apprends moi-même:

1 - J'apprends l'air, si je ne le connais pas déjà. Et cela en écoutant en boucle un enregistrement, ou la lecture de la partition sur ordinateur grâce au logiciel TablEdit. Si l'air comporte des paroles, j'essaie aussi de les mémoriser. Cette phase peut durer plusieurs jours! pas d'affilée bien sûr, mais je ré-écoute le morceau dès que j'ai cinq minutes. C'est ce que j'appelle "se mettre l'air dans la tête". Jusque là je n'ai pas encore touché mon diato.

2 - Je déchiffre à la main droite, soit en suivant la tablature lorsqu'elle existe déjà, soit en tâtonnant davantage si elle n'existe pas. Dans ce dernier cas il me faudra en plus choisir entre plusieurs doigtés possibles.
Au cours de cette étape, je ne vais pas hésiter à tourner en boucle un passage plus difficile, d'abord en décomposant bien toutes les notes et très lentement; puis en recherchant le bon rythme (ré-écoute de l'enregistrement) et en accélérant progressivement.

3 - Je rajoute la main gauche dès que ma main droite joue la mélodie "à l'aise", c'est-à-dire lorsque les automatismes ont commencé à s'installer. Bien sûr ça se remet à cafouiller à ce moment-là. Dans ce cas je reprends main droite seule, puis je ré-essaye avec les deux mains. Et ainsi de suite jusqu'à obtention du résultat escompté.

Le temps que cela prend dépend:

  • du degré de complexité du morceau, mais aussi
  • de la disponibilité d'esprit au moment de l'apprentissage
  • de la concentration et de la rigueur au cours du déchiffrage
  • de la fréquence des répétitions
  • de l'expérience globale acquise

 

Quand on apprend, faut-il apprendre main droite et main gauche ensemble ou séparément?

 

Comme nous venons de le voir, nous n'apprenons pas avec notre main droite et notre main gauche mais avec notre cerveau qui redistribue ensuite les ordres d'exécution à la main gauche et à la main droite.

Or notre cerveau ne sait pas faire deux choses à la fois, sauf lorsque ces deux choses sont devenues des réflexes automatiques. (Pléonasme me diront les linguistes ;-)). Par exemple je peux conduire ma voiture tout en discutant avec mon passager. Mais si un événement imprévu survient (un obstacle par exemple), mon cerveau soudainement mobilisé par la chose prioritaire qui vient de survenir interrompt immédiatement et spontanément la conversation en cours ...

Lorsque j'ai appris à conduire, la partie de mon cerveau, appelée hippocampe, a été mobilisée. Quand j'apprend quelque chose de nouveau, un nouvel air par exemple, il se passe la même chose: c'est l'hippocampe qui est mobilisé. Au fur et à mesure que je répète l'apprentissage, il se produit progressivement un transfert des choses apprises vers une autre partie du cerveau: la bibliothèque des choses mémorisées, dont la fonction est de stocker les acquis. L'exécution de ces choses acquises devient alors automatique et, au bout d'un certain temps d'apprentissage, variable suivant les individus, je peux jouer mon air à la main droite, presque comme je conduis ma voiture. Plus je le répète, plus je peux le jouer sans y penser.

Au fur et à mesure que mon hippocampe transfère le jeu de ma main droite au centre des automatismes, il redevient libre pour apprendre autre chose: le jeu de ma main gauche par exemple. Et surtout, l'apprentissage devient efficace, au lieu de vouloir tout apprendre en même temps et de passer des jours et des jours.... à cafouiller.

C'est pour cette raison essentielle qu'il me paraît contre-productif pour un débutant qui déchiffre un air, de vouloir apprendre simultanément la main droite et la main gauche.

Quiconque apprend le vélo n'a pas à se préoccuper de savoir si la roue avant tourne en phase avec la roue arrière: les deux sont tout bêtement solidaires par le sol sans que cela demande à l'apprenti le moindre effort de compréhension. Si la roue arrière roule, le reste suit automatiquement. Une seule chose mobilise l'esprit de l'apprenti: faire rouler le vélo globalement, un point, c'est tout.
Ce n'est pas du tout la même chose pour l'apprentissage du diato: Car pendant que la main droite tatonne pour chercher la mélodie, la main gauche, via le cerveau, devrait simultanément chercher les bons accords et en plus... dans un rythme différent de celui de la main droite. Cela me parait pour le cerveau de l'apprenti, aussi doué soit-il, beaucoup trop de choses à apprendre en même temps.

Pourtant, étant enseignant moi-même j'ai observé qu'il était relativement facile à l'élève d'apprendre main droite et main gauche simultanément.......mais seulement dans le cas d'un air très simple dans lequel la main droite n'a à jouer qu'une note par temps (des noires) et que cela coïncide avec le tempo de la main gauche.... Mais dès que la main droite doit jouer des croches, la main gauche se met automatiquement à suivre le même rythme !!!!

.... Et tout le système s'effondre d'un bloc !

Et alors, si le prof persiste à vouloir la simultanéité MD - MG le risque est grand de voir l'élève jeter l'éponge parce que "c'est trop compliqué" pour lui. Dommage! non?

C'est, au contraire, tout bénéfice si on procède successivement: main droite d'abord, accompagnement main gauche par dessus (et non pas séparément) aussitôt que cela paraît possible à l'apprenti (et non au maître).

L'apprentissage successif des deux mains permet, dans un premier temps, de focaliser toute l'attention sur l'apprentissage de la mélodie seule; Il permet ainsi d'acquérir l'air bien plus vite, et de l'avoir en tête comme on dit. L'air, et la façon de le jouer, passent ainsi bien plus rapidement de la zone apprentissage du cerveau à la zone mémoire des automatismes. La zone apprentissage devenant alors, à nouveau libre pour apprendre l'accompagnement main gauche.

Notons qu'il ne s'agit pas de dissocier purement et simplement l'apprentissage main droite et main gauche. Il s'agit d'apprendre la main droite et de venir ajouter la main gauche sur la main droite acquise (ou pratiquement). Vu comme çà, la main droite étant (quasiment) acquise, on vient l'enrichir de la main gauche. Cette façon de faire permet plus facilement d'associer (et de mémoriser) telle basse avec telle note de la mélodie, ou tel accord avec telle autre. Ce qui facilite l'assimilation des temps forts et s'avère très bénéfique pour l'acquisition du rythme.

La séparation des deux mains lors de l'apprentissage ne signifie nullement que l'on apprenne aujourd'hui la mélodie... et que l'on repousse l'accompagnement aux calendes grecques! Bien entendu il faut ajouter la main gauche aussitôt que possible mais seulement lorsqu'on se sent prêt pour cela. L'apprentissage simultané est fait pour les pros qui maîtrisent déjà parfaitement l'instrument. Il n'est pas adapté au débutant parce que celui-ci a beaucoup trop de choses à assimiler en même temps. Le pro, lui, par définition, a déjà assimilé tout cela, en principe...

 

Ne semez pas le doute dans votre cerveau...

 

Suivant ce même principe (le cerveau ne peut effectuer qu'une tâche consciente à la fois) si nous commençons l'apprentissage d'un air nouveau avec un doigté donné (en présence du prof), et que nous dérivons de ce doigté par la suite (par exemple lorsque nous nous exerçons à la maison, en l'absence du prof) cela équivaut à tenter de faire croire à notre cerveau que plusieurs chemins (= plusieurs doigtés) sont équivalents.

Il est donc logique que, quelques jours plus tard, lorsqu'on veut exécuter le morceau, le cerveau se plante parce qu'il ne sait plus choisir le bon chemin entre les deux qui lui ont été proposés. N'oubliez pas qu'il sera très difficile par la suite de lui faire adopter l'un au détriment de l'autre car, pendant longtemps, le doute subsistera, jusqu'à ce que le mauvais chemin soit complètement effacé. Et défaire les faux-plis... bonjour!

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5 - Pour ou contre les tablatures ?

 

Il y a les "Zéro tablature"

les "100 % tablature"

Alors ?

 

Lorsque je veux creuser un trou je dispose:

  • d'une pelle
  • d'une pioche
  • de mes mains
  • de mon cerveau

Si quelqu'un s'avisait à me dire que, pour creuser mon trou, je doive me priver de l'un ou de l'autre de ces outils je lui répondrais sans embages que c'est un imbécile !

Je penserais à peu près la même chose de celui qui me dirait que je doive me priver de tablature. Car la tablature est un outil qui est très utile

  • pour déchiffrer un morceau nouveau
  • pour me remémorer un morceau que je n'ai pas joué depuis longtemps
  • et même pour simplement me rassurer lorsque j'ai peur de me tromper.

Mais, de même que je ne doive être tributaire de la pioche seule pour creuser mon trou, de même je ne dois pas devenir dépendant de ma tablature au point de ne plus pouvoir m'en passer. Une fois qu'elle m'a servi je vais essayer de m'en affranchir le plus vite possible. Car je dois surtout utiliser les capacités de mon cerveau: la compréhension et la mémorisation.

Ainsi, lorsque je répète une phrase musicale en m'aidant de la tablature je dois faire un effort de mémorisation qui me permette de dire:

La prochaine fois je ne la regarde plus !

Il en est de même pour le handicapé qui doit utiliser des béquilles: il ne rêve que d'une chose: s'en débarrasser le plus vite possible !

 

Le son qui passe par les oreilles est bien plus efficace que la tablature qui passe par les yeux...

 

La musique c'est d'abord du son, n'en déplaise à ceux qui continuent à infliger des années de solfège et de dictées musicales avant d'autoriser à toucher à un instrument! Mais si, mais si, mais si... ça existe toujours.... (Généralement, d'ailleurs, ceux-là imposent de posséder l'instrument dès le premier cours.... mais interdisent à leurs élèves d'y toucher avant de connaître la solmisation, avant de pouvoir expliquer -- sur le bout des doigts SVP -- la théorie du comma pythagoricien, avant de connaitre la théorie des accords et de pouvoir expliquer ce qu'est une gamme tempérée....)

Et le son ça passe par les oreilles. Tout naturellement, les circuits de notre cerveau conduisent les sons perçus au centre du traitement des sons pour une reconnaissance directe.

Alors que la lecture d'une partition ou d'une tablature implique la mise en jeu d'étapes successives diverses qui ne font que compliquer la reconnaissance des sons et allonger le délai de cette reconnaissance , ainsi que le montre le schéma synthétique suivant:

 

 

Le circuit direct: flèches rouges

 

Notre oreille perçoit des sons en la forme de vibrations sonores. Le tympan de notre oreille traduit ces vibrations sonores en impulsions électriques. L'influx nerveux les transmet au centre de traitement des sons de notre cerveau. Ce centre les analyse et les interprète pour en donner une traduction directe: nous reconnaissons les sons (sans même savoir le solfège).

 

Le circuit indirect:
flèches jaunes

 

Nos yeux lisent une tablature (ou une partition). Ils perçoivent des signes musicaux (comme ils perçoivent les lettres de l'alphabet; il suffit de rajouter les signes musicaux à la bibliothèque alphabétique). L'oeil traduit ces perceptions (images) en signaux électriques et les transmet au centre de traitement des images.

S'il s'agissait de lettres alphabétiques nous aurions immédiatement une traduction et une reconnaissance de mots.

S'agissant de signes représentant des sons, les influx nerveux doivent être interpprétés par un centre de reconnaissance spécifique: le centre de reconnaissance des signes musicaux.

Après reconnaissance, les informations vont se diriger vers le centre de traitement des sons après avoir transité par un centre de traduction qui convertira les signes musicaux reconnus en sons.

Les sons finiront par être reconnus

Le chemin aura été beaucoup plus long et le risque d'erreurs de traduction et d'intreprétation aura été considérablement augmenté ! !

 

Le chemin le plus court est toujours le meilleur

 

Conclusions:

Le chemin auditif est le plus naturel et le plus court pour une interprétation par notre cerveau.
Chaque fois que possible, privilégions: cette voie auditive

La tablature est utile dans la phase de déchiffrage et de remémoration.

Au-delà, elle ralentit considérablement le processus de lecture - traduction - exécution

Utilisons-là comme un outil d'apprentissage. Ne nous en privons pas. Mais jetons-là aussitôt que possible.

 

 

6 - S'entraîner: combien de temps par jour?

 

Faut-il s'entraîner tous les jours ?

Combien de temps?

Et si pendant une semaine je ne peux pas?

 

Je voudrais d'abord dire qu'il n'y a pas de règle. Cela dépend de chacun et surtout de l'objectif que l'on se fixe. Si je veux être capable de bien jouer une dizaine de morceaux en prévision de tel événement qui va se dérouler dans un an, j'ai intérêt à m'y mettre dare dare. Si mon objectif est plus modeste mon entraînement sera plutôt dicté par mes disponibilités en temps et mes envies du moment.

S'il y avait une seule règle ce serait: Il faut que l'apprentissage du diato reste un loisir et un plaisir, jamais un martyre.

Privilégier la fréquence plutôt que l'acharnement

Un entraînement quotidien d'un quart d'heure à une demi-heure par jour m'apparait comme une base raisonnable. Compte tenu du fonctionnement de nos neurones, il est de loin, préférable de prendre son diato plusieurs fois dans la journée pour répéter un même passage difficile, que d'y passer deux heures d'affilée.

Mais que ceux qui ne peuvent s'y consacrer que deux ou trois fois par semaine se rassurent. Ils apprendront aussi, mais à un rythme un peu plus lent.

La régularité est payante

Plus l'entraînement sera régulier, plus notre mémoire pourra stocker d'informations. Il ne faut cependant pas confondre régularité avec contraintes. Il n'est pas nécessaire de répéter toujours aux mêmes heures. Il est plus utile de prendre son diato lorsqu'on se sent disponible et qu'on est au calme. Prendre son diato pour se défouler du stress est sans doute une bonne chose pour évacuer le stress. Mais je doute que ces moments-là soient les plus propices à la mémorisation.

D'autre part, des "coupures" peuvent être bénéfiques. Le fait de partir en vacances sans pouvoir emmener son diato ne va pas faire perdre tout ce qui a déjà été acquis. Au retour, il faudra sans doute un peu de temps pour retrouver ses marques. Mais d'un autre côté, le break aura permis une certaine décantation et il n'est pas rare que des morceaux difficiles "passent mieux" après un arrêt, parce qu'ils sont débarassés de la crispation et de l'environnement dans lequel on jouait avant l'arrêt.

 

- Question -

Moins tu joues, Mieux tu joues ??

Je n'ai pas pu jouer pendant 1 mois. Je craignais d'avoir tout à refaire quand j'ai repris.

Mais je suis très surpris de découvrir que je sens mieux qu'avant le dernier air en cours. J'étais quelque peu emprunté et malhabile, et voilà que je le joue tranquillement et avec une aisance surprenante.

Je pense que lorsque tu ne joues pas il doit se passer un truc dans ta tête qui fait avancer les choses sans que tu en aies conscience. Je serais heureux de connaître ton avis.

 

----- Réponse -----

Rien d'étonnant à cela, en effet. C'est un constat fréquent, pour ne pas dire permanent!

Puisque tu veux une réponse "théorique" au phénomène, la voici; elle est parfaitement logique si on a déjà lu mes aticles sur le fonctionnement de la "mise en mémoire" et l'analogie que je fais avec la construction d'un sentier dans la nature.

Pour mémoriser il faut
1°) comprendre ce qu'on veut apprendre: c'est la phase du tracé que l'on fait pour le futur sentier. Mais c'est loin d'être suffisant pour mémoriser.
2°) Répéter et répéter: ce qui correspond à passer et repasser sur le sentier pour le matérialiser et faire en sorte qu'il devienne "indélébile".

MAIS: car il y a des mais...

Si on répète au point de s'abrutir, au lieu de faire des séquences courtes répétées: on croit faire des dizaines d'allers et retours sur le chemin alors que peu de ces chemins sont les bons. Les autres ne sont que des erreurs, des déviations du chemin initial. Car si on ne faisait plus d'erreurs, ne s'arrêterait-on pas naturellement de répéter ?

Ces erreurs embrouillent le cerveau.... et le tracé du chemin. Quand on laisse décanter le tout un certain temps (par exemple quand un événement majeur empêche de jouer du diato) puis qu'on regarde à nouveau le sentier, les erreurs de cheminement, presque toutes différentes, se sont effacées. Seul reste visible le chemin initial, même s'il n'est plus qu'en pointillés. S'il reste discernable c'est parce que c'est tout de même le chemin sur lequel on est finalement passé bien plus que sur les déviations/erreurs successives.

A la reprise, on suit naturellement ce chemin en pointillés et tout se remet droit.

Ceci dit, je ne concluerai certainement pas que moins je joue et mieux je joue. C'est l'arrêt de l'abrutissement qui est bénéfique, non l'arrêt de l'entraînement! Car, si je ne faisais pas toutes ces déviations de cheminement, si je m'arrêtais quand je fais une erreur, pour réfléchir et corriger en reprenant lentement ma tablature, au lieu de reprendre mon élan pour recommencer une autre erreur, alors je ne créerais pas ces déviations successives qui induisent le cerveau en erreur.

Mes conclusions sont plutôt:
1- Plus je joues bien et souvent, plus j'apprends et mieux je joue.
2- Plus je joue mal et souvent, mieux j'apprendrai en m'arrêtant !!

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Il m'arrive d'arrêter de jouer parce que j'en ai marre et que j'ai l'impression que plus rien ne "rentre".

Et j'ai souvent constaté que le lendemain je savais jouer ce que le soir précédent je je ne faisais plus que saboter.

C'est pour le moins étonnant! Est-ce grave Docteur ???

 

Non, ce n'est pas grave du tout.... C'est même parfaitement normal! Pour le comprendre lisez (ou relisez) le processus de mémorisation.

Si vous avez compris ce processus, vous avez compris aussi que pour engrammer une nouvelle information il est souvent nécessaire d'établir des nouvelles connexions neuronales, supports des informations à mémoriser. Or ces connexions ne sont ni plus ni moins que des cellules nouvelles qui vont servir de "ponts" entre les neurones.

Ces types de "ponts" sont biolgiques. Ils ne se construisent pas instantanément. Un laps de temps de plusieurs heures est nécessaire pour leur élaboration. Comparez avec une écorchure: Notre corps répare la peau déchirée mais il lui faut un certain temps.

Il n'est donc pas étonnant que tous les signaux envoyés au cerveau lors de l'apprentissage d'un nouveau morceau ne trouvent pas de réponse immédiate. Mais les ordres de construction ont été donnés...

Laissez votre cerveau au repos (une nuit par exemple) et.... au réveil les ponts seront construits. Quand vous reprendrez votre diato pour réessayer l'air qui ne passait pas hier soir, vous serez assez souvent étonnés qu'aujourd'hui il passe...

Il ne faut pas perdre de vue que notre mémoire a une base biologique. Il faut juste laisser à la biologie le temps de construire la route des informations...

 

 

7 - Préférez la régularité à la vitesse

 

Un cheval emballé ne se maîtrise plus...

 

Un comportement fréquent: Les débutant(e)s sont toujours tenté(e)s par la vitesse d'exécution; On commence au bon tempo, puis petit à petit on se met à galoper dans une sorte de fuite en avant, toujours en déséquilibre qui pousse à toujours aller plus vite pour ne pas trébucher... Hélas!

Une des causes est qu'inconsciemment, jouer vite est synonyme de maîtrise. C'est, hélas, une idée complètement fausse! Pour s'en convaincre, jouez une danse, par exemple, et invitez les gens à danser sur votre jeu. Ils s'arrêteront d'eux-mêmes si le tempo est irrégulier. Il en sera de même si vous accompagnez des chanteurs: soit vous les entraînez dans un tourbillon qui dénature l'expression, soit ils réagissent comme les danseurs: Stop!

La cause principale vient de la mauvaise maîtrise du morceau, surtout lorsqu'il y a une difficulté (un passage avec des croches par exemple et des notes qui ne tombent pas sur les temps). On se dit (inconsciemment bien sûr) qu'on doit se préparer à la difficulté qui approche. Du coup on oublie le tempo et on essaye d'arriver le plus tôt possible à la difficulté pour avoir le temps de la résoudre. D'autre part, pendant l'exécution, on est tellement persuadé qu'on ne jouera pas les croches à la bonne vitesse que l'on redouble encore le tempo. Même si on réussit, plus ou moins bien le passage difficile, il est impossible alors de réduire l'élan car cela donnerait l'impression d'un raté. Et donc on continue de plus belle. La prochaine difficulté engendre la même accélération etc... et on se retrouve au triple galop, bien souvent jusqu'à la chute...

Voir aussi Le lièvre ou la tortue

 

Utilisez le métronome et enregistrez-vous

 

Pour rémédier à cette erreur, une première nécessité s'impose: s'enlever de la tête que vitesse = maîtrise.

Acceptez de résoudre chaque difficulté en l'isolant et en l'analysant (voir ci-dessous).

Utiliser un métronome et efforcez-vous de respecter le tempo que vous lui affichez. C'est une contrainte très difficile à supporter au début et vous aurez souvent envie de jeter votre métronome par la fenêtre. Vous aurez aussi parfois la tentation de croire qu'il est déréglé. Ayez plutôt l'humilité de penser que c'est la régularité de votre tempo à vous qui est défaillante. Vous verrez qu'au bout de quelque temps, non seulement vous accepterez le tac tac du métronome, mais vous aurez le plaisir de sentir que la rythmique de votre main gauche tombe exactement sur les tacs tacs. Puis un peu plus tard, votre main gauche assurera elle-même la régularité du tempo sans avoir besoin de métronome et l'imposera à votre main droite.

Utilisez un magnétophone (ou votre ordinateur) pour vous enregistrer et écoutez-vous. Comme pour le métronome, vous aurez du mal à supporter votre propre enregistrement au début. Vous vous direz "C'est moi qui ai joué cà??" Puis vous vous corrigerez et en tirerez un grand profit.

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8 - Une difficulté: Ralentir!

 

Ne pas foncer tête baissée dans les obstacles...

"Va doucement parce qu'on est pressés !"

 

Un autre comportement fréquent: Lorsque l'on rencontre une difficulté dans l'exécution d'un morceau, on s'arrête à la difficulté. On recommence au début, en prenant son élan et en se disant qu'avec l'élan on va "passer" la difficulté. Pas de bol on bloque encore. On recommence donc tout au début en se disant que "cette fois ça va passer"... et ça coince toujours. Pour la Nième fois on reprend son élan.....STOP!

Cela me rappelle un mot fréquent dans la bouche d'un ami artisan: "Va doucement parce qu'on est pressé !" me signifiant par là qu'il vaut mieux prendre son temps pour faire tout de suite du bon boulot, plutôt que d'être obligé de recommencer un boulot bâclé.

En matière d'apprentissage du diato, recommencer à la rencontre d'une difficulté ne résout pas la difficulté. Pour franchir la difficulté il faut la comprendre. Et pour comprendre il faut

1- S'arrêter, juste là où elle commence.
2- Prendre le temps de regarder de quoi est fait le petit passage qui coince. Oui mais sérieusement, pas en vitesse pour reprendre son élan aussitôt!!!
3- Exécuter à vitesse TRES réduite le passage difficile.
4- Ne pas reprendre son élan aussitôt qu'on CROIT avoir compris mais...
5- Exécuter en boucle le passage difficile en accélérant TRES progressivement de TRES TRES lent à LENT, puis un peu moins lent, puis doucement, puis... normal.

Recommencer au début est une sorte de fuite devant la difficulté. Si vous voulez réussir à maîtriser le diato il faut regarder les difficultés en face et les résoudre. La fuite n'est qu'une esquive qui fera de vous un(e) médiocre exécutant(e).

Voir aussi Le lièvre ou la tortue

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9 - Vos erreurs laisseront plus de traces que vos réussites

 

Limiter ses pr ions aux airs parfaitement maîtrisés...

 

De nombreux jeunes diatonistes ont comme premier objectif d'exhiber un classeur rempli de tablatures, le volume du classeur étant censé représenter la virtuosité de celui ou celle qui les affiche.

Invités à exécuter tel morceau, pris au hasard, ceux-ci (celles-ci) se trouvent généralement pris au dépourvu et se trouvent rapidement en difficulté, n'ayant d'autres ressources que de faire appel aux faux prétextes du genre:
"Ah oui mais celui-là est vraiment difficile" ou bien "celui-là je viens juste de le commencer" ou encore "celui-là je ne l'ai pas joué depuis longtemps"......J'en passe...

Bref, c'est l'histoire de l'arroseur arrosé.

Le mieux est de rester modeste et de ne pas arborer des ambitions que l'on est incapable d'honorer. Lorsque vous êtes appelé à jouer devant quelque public que ce soit, limitez votre pr ion aux airs que vous maîtrisez bien et banissez tous ceux que vous aimeriez bien jouer mais dont vous n'êtes pas sûrs.

Car on vous jugera d'avantage sur vos erreurs que sur les airs que vous aurez correctement exécutés. Ceci sera d'autant plus vrai que vous aurez affaire à un public de non-initiés!...

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Voir aussi la page des techniques pour le diato